Au retour de Lourdes, témoignages de pradosiens…

Au retour de Lourdes, témoignages de pradosiens...
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QU’EST-CE QUE LA DÉMARCHE KERYGMA ?
KERYGMA est une démarche de type synodal initiée par le Conseil pour la catéchèse et le catéchuménat de la Conférence des évêques de France. Elle vise à encourager et soutenir la dynamique missionnaire à l’oeuvre dans les diocèses de France.
Ce processus lancé à l’automne 2022 dans tous les diocèses, se déroule en trois étapes :
1. une année de réflexion, de relecture et de collecte des actions missionnaires
2. un rassemblement à Lourdes du 20 au 23 octobre 2023,
3. une phase de déploiement dans les diocèses à partir de novembre 2023.

 
POURQUOI CE NOM ?
Le nom KERYGMA fait référence au terme kérygme. C’est aussi un écho à des rassemblements ecclésiaux qui ont durablement marqué les acteurs pastoraux : Ecclésia et Diaconia, en 2008 et 2013 consacrés respectivement à la catéchèse et à la solidarité.
Le mot kérygme vient du grec kerygma «proclamation à haute voix », dérivé de
keryx, qui signifie « le messager », « le héraut qui annonce une victoire militaire par un bref message », voire un cri. Le kérygme est ainsi à la fois l’acte d’annoncer et le contenu de l’annonce.
Pour les chrétiens le kérygme désigne l’annonce du coeur de la foi chrétienne, du mystère pascal, annonce à la fois d’une personne et d’un événement: Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous !
Dans la joie de l’Évangile, le pape François exprime ainsi le Kérygme : “Jésus Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer” (La joie de l’Évangile, n. 164).
Chacun apprend… et essaie de le dire avec ses mots : à nous d’en être les témoins !

Pour en savoir plus :
– Le site internet de KERYGMA 2023
– Le dossier de presse KERYGMA 2023

RETOUR SUR LA PHASE 1 :

PHASE 2 : le Rassemblement KERYGMA à Lourdes (20-23 octobre 2023)
– Les ‘zapping’ du rassemblement KERYGMA
– Témoignage WhatsApp sur Prado news

APRÈS LE RASSEMBLEMENT À LOURDES, DES PRADOSIENS TÉMOIGNENT… :
“Qu’est-ce qui t’a le plus marqué durant ces jours de rassemblement KERYGMA, éventuellement en lien avec les divers thèmes que nous travaillons actuellement au Prado (Programmation générale, charisme, formation, orientations & recommandations…) ?”

Témoignage de Philippe BRUNEL, prêtre du diocèse de Saint-Étienne
Au retour de Kerygma, je suis frappé par la correspondance entre les motivations de ce beau rassemblement et notre charisme pradosien. D’ailleurs, je trouve que cet événement de notre Église en France est complètement en phase avec la réflexion que la fiche n°1 d’octobre nous propose, sous l’angle « Jésus Christ est la Bonne Nouvelle » (programmation générale pour 2023-24). En effet, notre regard sur le monde déchristianisé et notre amour pour les personnes – les plus fragilisées et blessées en particulier – nous poussent à oser exprimer aujourd’hui plus clairement ce que nous avons personnellement expérimenté : « Jésus Christ est mort et ressuscité pour nous sauver ».

Grâce à ce rassemblement, j’ai compris qu’il est urgent pour moi d’apprendre à mieux témoigner, en me rendant plus attentif à ces deux aspects essentiels de l’évangélisation kérygmatique :
• Jésus-Christ est « POUR NOUS » : l’annonce du cœur de notre foi (kerygme) ne doit pas être un discours théorique et impersonnel, car il s’agit de témoigner d’une rencontre vivante avec Jésus. Plus que jamais, nous sommes d’un monde où les personnes écoutent plus volontiers les témoins que les maîtres (Paul VI : Evangelii nuntiandi). Mais surtout, ceux et celles que nous rencontrons ne disposent plus de la « grammaire chrétienne » élémentaire pour décrypter nos gestes de fraternité, de solidarité et d’attention aux plus pauvres. Alors, comment vais-je m’entraîner à dire plus clairement que j’ai rencontré Jésus et comment il a changé ma vie ? Et puisque je suis curé, comment vais-je encourager mes paroissiens à s’entraîner pour oser le faire eux-mêmes sans prosélytisme agaçant, mais sans fausse pudeur et en y trouvant du goût ?

• Jésus-Christ vient nous « SAUVER » : telle est la visée du mouvement de l’incarnation du Fils de Dieu. Telle est aussi le moteur du zèle missionnaire de tout apôtre. Il nous faut toujours repartir du « Que voyons-nous ? » d’Antoine Chevrier, pour que notre compassion soit pertinente en fonction des besoins et des soifs de tous ceux vers qui nous sortons. Et sans trop tarder, oser témoigner d’une rencontre transformante avec Jésus, toujours possible. Oser exprimer « qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons… » (La Joie de l’Evangile, n°266). Il ne s’agit pas de prosélytisme. Au contraire, dire « en je » notre amour pour le Christ ouvre à la liberté de l’autre. C’est une invitation amicale sans rien lui imposer, pour qu’il puisse s’interroger lui-même s’il le veut, ou en prévision de ce qui sera le « bon moment » (kairos) pour lui.

Personnellement et en Église, progresser dans cette annonce kérygmatique de la foi a pour conséquence de nous recentrer sur l’essentiel. Nous n’avons plus le temps de nous éparpiller dans des agirs et des discours vides ou mystérieux, aux yeux de ceux qui souffrent de ne pas avoir encore connu le Christ. Il m’est venue cette petite comparaison de l’arbre : annoncer le kérygme, c’est considérer avant tout le tronc qui porte toutes les branches et brindilles du christianisme et qui dirigera toute la sève de vie, dans les cœurs qui se laisseront toucher.

 
Témoignage de Pierre MORIN, prêtre du diocèse de Limoges
Kérigma !
Ce mot sonne un peu comme une énigme ! Comme prêtre du Prado et vicaire général il m’a été donné de participer à ce grand moment de Foi à Lourdes du 20 au 23 Octobre dernier. Nous étions 2800 et nous avons vécu ce rassemblement comme un cadeau ! Annoncer Jésus-Christ mort et ressuscité, vivant et présent aujourd’hui ! Rien de nouveau me direz-vous, ce cœur de la foi nous l’attestons dans notre Credo à chaque eucharistie dominicale et nous le chantons tous les jours à l’anamnèse « Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi qui es vivant notre sauveur et notre Dieu, Viens Seigneur Jésus ! » Oui bien sûr, mais là, à Lourdes, dans ce haut lieu où souffle l’Esprit, nous avons été témoins à notre tour de cette Bonne Nouvelle accueillie dans la joie, l’espérance et la charité qui partage avec les plus petits et les plus pauvres. Préparons nous à vivre ce Noël 2023 avec cet élan d’enthousiasme malgré les mauvaises nouvelles de notre monde, c’est certain, Dieu vient à nous en Jésus pour nous sauver de la mort et du péché. « À vous d’en être les témoins, Christ est vivant il est ressuscité, à vous d’en être les témoins, ici, chez vous et dans le monde entier. »

 
Témoignage de Régis CHARRE, prêtre du diocèse de Lyon, actuellement en banlieue populaire Est de Lyon et dans le service diocésain de la solidarité.
Changer de logiciel
Ce qui m’a profondément marqué, ce sont les deux intervenants du samedi matin, le sociologue et l’évêque, sur l’évolution de l’Église catholique qui est en France et son état aujourd’hui en 2023. Ils ont pointé, aux différentes décennies, le nombre de chrétiens catholiques et leurs manières d’avoir été des témoins du Christ-Jésus et de quelles manières ils ont annoncé l’Évangile. Or la situation de l’Église catholique qui est en France a complètement changé et c’est peu de le dire…
Et donc il nous faut CHANGER DE LOGICIEL.
Pour cela j’ai entendu dans l’homélie de la célébration de l’envoi, le lundi matin, qu’il fallait :
se laisser travailler personnellement,
et
travailler l’Annonce de la Bonne Nouvelle.

Se laisser travailler en prenant le temps d’être avec Jésus dans la prière personnelle et docile à l’Esprit Saint, notamment en méditant la Parole de Dieu, tout particulièrement les quatre évangiles.
Travailler – jamais seul -, en Église, nos manières « d’être des témoins » que Christ-Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver.

Au Prado, il y en a un qui a fait ce qui nous a été dit à KÉRYGMA 2023 à Lourdes, c’est le Père Chevrier avec des manières nouvelles de dire et de faire notamment dans sa manière de faire son catéchisme et de permettre à d’autres de faire le leur, notamment avec les quatre évangiles alors que le catéchisme de l’époque était questions-réponses. Il s’est laissé travailler devant la crèche et il a travaillé… et pour les enfants… et pour les adultes. À nous d’inventer aujourd’hui pour nos contemporains qui, pour 98 % des Français, ne connaissant pas Jésus et ne comprennant pas le langage actuel de l’Église.

 
Témoignage de Dominique NALIS, prêtre du diocèse de Bayonne, assistant au Prado de France.
Ces trois jours à Lourdes ont été marquants par le fait de donner de la visibilité à toutes ces délégations diocésaines qui ont vécu localement la phase 1 de KERYGMA. La joie était au rendez-vous de ce rassemblement avec ses 2700 participants qui ont pu se rencontrer, échanger, se former, célébrer et témoigner au cours des différents temps du programme, en vue de poursuivre la démarche KERYGMA (phase 3) dès le retour en diocèse et vivre la mission avec un dynamisme renouvelé. Évangélisation, catéchèse et kérygme étant liés, ce processus est à même de soutenir et d’inspirer les pradosiens là où ils sont engagés.

De nombreuses initiatives d’évangélisation fleurissant dans les diocèses ont été présentées à ‘La pépinière’. Ce lieu de rencontre et d’échange enrichissant invitait chacun à se faire jardinier : la découverte de toutes ces ‘petites pousses’ qui germent dans les terroirs de France était stimulante et invitait vraiment à rendre grâce pour le dynamisme de toutes ces communautés engagées dans la conversion pastorale et missionnaire ! « La pépinière » va ainsi entrer dans les éléments du Parcours Cléophas, pour contribuer à la formation de disciples missionnaires : « À semer largement, on récolte largement ! » (2 Co 9, 6). Découvrez les bonnes idées et trouvailles créatives de « La pépinière » avec sa sélection d’environ 200 initiatives missionnaires, classées et exposées selon les « cinq essentiels » : une Église qui annonce, une Église qui sert, une Église qui accueille, une Église qui enseigne, une Église qui prie.

Parmi les nombreux ateliers proposés, j’ai particulièrement apprécié celui qu’animaient deux consacrées de la communauté missionnaire ‘Serviteurs de l’Évangile de la Miséricorde de Dieu’. Elles ont invité chacun des participants à travailler, guidés par l’Esprit, son témoignage personnel d’expérience de foi – ou de Rencontre avec le Christ – en vue de partager aux autres comment l’on est venu à Jésus… ce qui peut les aider à découvrir comment, eux aussi, peuvent entrer davantage dans le mystère de la foi ! L’élément intéressant de la pédagogie proposée était de prendre conscience que ce récit contient déjà les éléments précis et concrets permettant d’exprimer le kérygme de manière personnelle (et non pas comme une formule théologique récitée, sans relation avec sa propre expérience intérieure de la rencontre avec le Seigneur). « Notre expérience de foi est un trésor qui ne nous appartient pas : beaucoup l’attendent même s’ils n’en sont pas conscients » : ce témoignage d’une des consacrées, porté par sa joie communicative, nous invitait à mettre en pratique l’annonce du kérygme, tout comme le donne à entendre le thème de ce rassemblement KERYGMA à Lourdes : « À vous d’en être les témoins ! » (Lc 24, 48)

 
Témoignage de Pascal TINDANO, prêtre du Burkina Faso, en mission Fidei donum dans le diocèse de Châlons-en-Champagne
Ce qui m’a le plus marqué durant le rassemblement KERYGMA :

1) J’ai d’abord été impressionné par l’immensité de la foule des participants : plus de 2500 personnes ! Tout de suite cela m’a “consolé” du désert spirituel que je vis dans mon diocèse de mission où les chrétiens sont vus comme “des espèces en voie de disparition”. Et cette foule immense était traversée de bout en bout durant le séjour par une joie communicative : la joie de l’Évangile.
2) Le deuxième élément marquant pour moi fut le temps des conférences, ce temps d’enseignement. En nous faisant parcourir du point de vue sociologique la société française dans son évolution religieuse au cours de sa première et deuxième modernité, Philippe Portier m’a apporté une lumière bienfaisante. Le regard théologique porté par Mgr Vincent Jordy a été bien éclairant en ce sens qu’il a aidé à scruter et à répondre à la question de comment voir Dieu à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui si sécularisé. Il s’agit d’avoir un regard de foi, voir avec les yeux de notre cœur. J’ai bien aimé réentendre dire que la vie chrétienne se veut être une expérience, l’expérience de la rencontre avec la personne du Christ.
Par ailleurs, j’ai tiré grand profit des interventions autour du kérygme, de l’annonce de la foi. Le kérygme, à la fois contenu et annonce de la foi, est trinitaire. Et le meilleur kérygme, c’est celui qu’on annonce par le témoignage de vie.
3) Enfin ce qui m’a édifié aussi, ce sont les activités qui se sont menées dans les diocèses de France et que nous ont fait voir les ateliers. En voyant toutes ces initiatives, je me suis dit que la foi n’est pas morte en France ! Il y a des lueurs d’espoir qui surgissent çà et là. L’Esprit-Saint, l’Esprit envoyé par le Christ à la Pentecôte, est là et travaille dans les cœurs.

En tant que pradosien, je me retrouvais bien dans ce que cherchent à vivre aujourd’hui les pradosiens à la suite du Bienheureux Antoine Chevrier, à savoir suivre de plus près Jésus Christ pour être en mesure d’annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres.

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