La lettre de Noël 2020 du Prado général

La lettre de Noël 2020 du Prado général
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« Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour ». (Ep.1,4.)

 

Très chers frères,

 

Nous sommes tous témoins en ce moment historique de profonds changements pour l’humanité. Perplexes devant les transformations socioculturelles, politiques, économiques qui ont de graves conséquences pour tous, particulièrement pour les plus pauvres, nous sommes appelés à maintenir vive la flamme de la foi, de l’espérance et de la charité.

La venue de la pandémie, causée par la Covid 19, nous fait vivre ce moment particulier. En ce temps marqué par la souffrance et la mort qui touchent tout le monde, nous voulons faire mémoire de tous ceux qui sont partis pour l’éternité, victimes de ce terrible virus. Nous nous souvenons de manière particulière de nos frères du Prado décédés, victimes de cette pandémie. Nous nous unissons par la prière à leurs familles et leurs communautés ecclésiales dans l’espérance de l’heureuse résurrection. Fermes dans la foi que Dieu a le dernier mot devant le mal et la mort, parce que le Père a ressuscité Jésus de la mort et de cela nous sommes les témoins (Ac 3,14).

La pandémie a révélé dans diverses réalités du monde le côté sombre des idéologies de tout genre. Mais d’autre part, elle a révélé avec plus grande vigueur combien l’être humain est capable de se faire don, créant des chaînes d’amour et de solidarité. Dans l’anonymat du quotidien, l’amour s’est fait geste héroïque, allumant la flamme de l’espérance d’un monde renouvelé.

Malgré les changements dans nos habitudes quotidiennes, y compris dans nos activités pastorales et liturgiques, elle nous a fait revenir avec plus de ferveur à notre temps de prière, d’étude de l’Évangile et à notre cahier de vie. Nous avons participé plus fréquemment aux rencontres des équipes de base grâce aux réseaux sociaux sur internet. Les moments difficiles de la vie révèlent toujours des aspects positifs, expériences de la grâce du Seigneur qui n’abandonne pas les siens.

Nous pouvons affirmer comme Saint Paul : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ?… Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (Rm 8,35-37).

En ce mois de décembre, deux dates parlent plus particulièrement au cœur de tous : le 10 décembre où nous commémorons cette année les 160 ans de la fondation du Prado, par l’acquisition de la salle de danse par le Père Chevrier, en vue de l’œuvre de la première communion. Nous faisons aussi mémoire de l’heureuse nuit de Noël 1856, où le Bienheureux apôtre de la Guillotière, méditant le mystère de l’Incarnation du Verbe de Dieu, décida de suivre Jésus Christ de plus près pour se rendre plus capable d’annoncer l’Évangile aux pauvres.

Dans l’introduction de la programmation générale (2020-2025), le Conseil propose une excellente clé de lecture, extraite de la lettre numéro 12 du Père Chevrier aux séminaristes, où il parle de l’importance d’un « désir sincère de devenir saint pour sanctifier les autres ».

La sainteté est la vocation de tout le Peuple de Dieu, et de manière spéciale de ceux qui sont au service de la sanctification de ce même peuple.

Quelques fois nous courrons le risque de nous attacher à l’idée de la sainteté comme perfection morale, comme engagement volontaire et méritoire. La sainteté, au contraire, nous fait entrer dans une autre dynamique, celle de l’accueil du Don, de la grâce que le Père nous fait en son Fils Jésus, son bien aimé, et dans l’Esprit Saint son amour.

La sainteté est avant tout un engagement de Dieu, Il a investi en nous tout ce qu’Il possédait, nous a donné son Fils et son Esprit, “un amour en excès sans mesure”.

Ce regard de Dieu sur l’humanité redimensionne tout ; la sainteté cesse d’être exercice volontaire et devient attraction qui nous fait avancer, mus par le désir de Celui qui nous a aimés le premier et nous a donné les preuves de cet amour. La réponse à cet amour s’appelle MISSION.

C’est pourquoi le Père Chevrier a eu l’intuition profonde de ce que signifie la mission apostolique comme réponse à l’engagement de Dieu et prend cette décision célèbre : « je me suis décidé à suivre Jésus Christ de plus près pour me rendre plus capable d’annoncer l’Évangile aux pauvres ».

Si la sainteté est en premier lieu un don de l’initiative divine qui a tout investi en nous, nous nous devons d’être fidèles à cette initiative dans notre ministère. Et pour cela, nous prenons comme guide le Père Chevrier sur le chemin du Véritable Disciple : Connaitre, Aimer et Suivre Jésus Christ qui se révèle dans les Écritures, présent ressuscité dans la vie des hommes, comme dans la vie de l’Église.

Il nous reste à nous demander : sommes-nous sur le chemin du Véritable Disciple ? Sentons-nous la même soif sincère que la soif que Dieu a de nous ? Quel désir avons-nous d’annoncer au monde, et spécialement aux pauvres, cette soif que Dieu a de nous ?

C’est le désir sincère de sainteté qui pourra nous aider à accueillir et actualiser davantage la richesse de notre charisme, d’en être un signe efficace et faire naître ce désir de sainteté chez les autres.

L’efficacité de notre travail apostolique dépend de la manière avec laquelle nous cultivons la grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ par la pratique concrète de « l’être-disciple ». Souvenons-nous que « là où est ton trésor, là est ton cœur » : le cœur du Père Chevrier a contemplé le trésor du Christ incarné, d’où a surgit sa propre conversion pastorale.

Que la contemplation et la célébration de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ nous fasse entrer dans l’admiration de la beauté du Verbe fait chair et dans ce profond désir que Dieu a de sauver le monde.

« Ô Verbe, ô Christ que tu es beau, que tu es grand… »

À tous, avec fraternelle tendresse, un Joyeux Noël !

P. Armando Pasqualotto, P. Luc Lalire, P. Sergio Braga

 

La Lettre de Noël 2020

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